Un drame sans doute évité à Louisville dans le Kentucky. Nous sommes le 28 mai, au plus fort de la tempête colérique contre les violences policières et le racisme. Cette nuit-là, la manifestation bat son plein, les esprits sont échauffés, les mouvements de foules sont incontrôlables et la police tente tant bien que mal d’imposer force à la loi.
Dans un ce chaos, un homme se retrouve seul, loin de ses collègues: l’agent de police Galen Hinshaw, 32 ans. Le reste de son équipe piégée dans une voiture contre laquelle certains ont commencé à taper. Tous sont clairement les ennemis à abattre, portant l’uniforme cristallisant les haines. Très vite, le policier esseulé est interpellé par une poignée de manifestants. «Est-ce que vous faites partie des bons flics ?», «Comment pensez-vous que nous nous sentons ?», lui demande-t-on.
L’homme, pris au piège, fait bonne figure, mais redoute intérieurement le pire. Les interpellations de ses contradicteurs se font de plus en plus menaçants quand soudain, visage dissimulé derrière un masque rouge, son son sauveur apparaît. Ce dernier s’interpose faisant tampon entre les manifestants les plus virulents et l’agent de police. «Il avait l’air nerveux et effrayé. S’il paniquait, ça aurait été la guerre», confie, Darrin Lee Jr, le héro masqué. Précisant qu’il craignait aussi bien la réaction des assaillants que celle de l’agent qui aurait pu le prendre pour un agresseur potentiel et anticiper sur un geste malheureux.
Par chance, d’autres bons samaritains kamikazes le rejoignent pour faire bouclier humain. «Personne ne connaissait le nom de l’autre. Il y avait 3 Afro-américains, un Caucasien, un Dominicain, entourant tous l’agent Hinshaw, lui-même à moitié Pakistanais», précise un témoin de la scène. Les autres policiers sont finalement arrivés en renfort sécuriser leur collègue abandonné et l’homme a pu être exfiltré de ce mauvais pas.
Galen Hinshaw a expliqué être entré en contact avec les hommes qui lui ont peut-être sauvé la vie, pour les remercier. Il espère les rencontrer en personne bientôt. «Ces gars-là m’ont sauvé, il n’y a aucun doute. Et je suis tellement reconnaissant. Sans eux, s’ils n’avaient pas vu que j’étais en danger et s’ils ne m’avaient pas aidé, je suis certain que j’aurais été agressé, d’une façon ou d’une autre», a-t-il confié.