Virunga enterre ses morts

Le parc naturel des Virunga, en République Démocratique Du Congo a été , le 24 avril dernier, théâtre d’une attaque au cours de laquelle au moins douze éco-gardes, un chauffeur et quatre civils avaient été tués, dans une embuscade tendue par un groupe armé à l’intérieur du parc national des Virunga, joyau naturel et touristique dans l’est de de la République Démocratique du Congo.
 
« Alors qu’ils revenaient d’une mission vers le quartier général, les gardes ont été victimes d’une attaque lancée par des individus, en nombre et lourdement armés. Les échanges de coups de feu ont duré 30 minutes et furent d’une violence inouïe.Un véhicule de civils se trouvait à proximité et avait déjà été pris pour cible par les assaillants avant l’arrivée des gardes », ont indiqué les autorités du parc. 
 
Outre les douze gardes, tous des hommes âgés de 23 à 31 ans, un chauffeur du parc avait été tué ainsi que quatre civils « sans lien avec le parc », avaient communiqué en soirée les Virunga sur leur site, en pointant la responsabilité de rebelles hutus rwandais du Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR), alors que ces derniers reportent la faute sur le gouvernement rwandais, qui aurait envoyé des troupes en RDC.
 
Le parc national des Virunga est connu pour sa population de gorilles des montagnes, qui a attiré les touristes fortunés jusqu’au génocide du Rwanda en 1994, une grande partie du parc étant fermée aux visiteurs depuis cette date. « Le gouvernement de la RDC sait qu’il n’y a pas le moindre soldat [rwandais] dans l’est de la RDC. Vous pouvez me croire, il n’y a aucun soldat des RDF (Forces de défense rwandaises) dans cette partie du monde », avait déclaré de son côté Paul Kagame, président rwandais, en conférence de presse.
 
Dans son communiqué, le parc affirmait que l’attaque avait été menée près de son quartier général à Rumangabo, dans les montagnes du territoire du Rutshuru. « Toutes les informations disponibles à ce stade indiquent qu’il s’agissait d’une attaque contre des civils. Les gardes n’étaient pas la cible et sont décédés en portant assistance au véhicule civil qui avait été pris sous le feu des assaillants », détaillait le communiqué. Le parc des Virunga assurait qu’il « n’est pas en mesure de fournir des détails sur les motivations et l’identité des auteurs de l’attaque », et mettait en garde contre « la propagation de rumeurs et d’informations non-vérifiées ». Une chose est certaine, Virunga enterre ses morts !
 
Rappelons que les Rangers sont recrutés dans les villages voisins et payés environ 230 € par mois par mois, primes de risques comprises. C’est l’une des plus lourdes attaques visant les quelque 700 gardes des Virunga, dont 176 ont été tués en 20 ans, dans cette région du Kivu déstabilisée par la violence des groupes armés depuis un quart de siècle.
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Author: olivier enogo

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